Réveil heureux avec Noé: c'est dimanche, il fait beau et frais, y a le marché sur la place, le bleu des yeux de mon fils scintillent, ah! le dimanche à Paris!

(ambiance sereine entre rires et mots doux)

Il est rigolo Noé. Je l'aime. Il me semble un peu plus fragile depuis son retour. Alors je fais patience. Et c'est agréable d'être là, juste pour lui, attentive, minutieuse, douce.

Les courses, le chocolat en terrasse, le jardin, le retour, le repas, la sieste qui finit en ménage (longue histoire).

16 h Joséphine arrive. Elle parait heureuse et puis elle se tend parce que j'annonce que Myriam arrive. Elle aussi me parait fragile et je me demande si ce n'est pas moi finalement qui me sent étrangement forte aujourd'hui. Nous allons faire un tour de bac à sable en attendant que Myriam arrive.

Joséphine raconte avec une certaine tristesse son histoire avortée avec Blaise. Noé joue sagement dans le sable. J'écoute, j'observe.

"C'est pas elle là bas Myriam?"

Joséphine observe elle aussi. Oui c'est myriam, elle vient de se faire mal à un petit doigt de pied. Les camions poubelles passent sur la place, et Noé veut les regarder. Je le porte près de la grille du jardin d'enfant pour qu'il les admire. Nous discutons avec les éboueurs. Myriam et Joséphine font connaissance. C'est presque comique à quel point elles sont différentes: autant l'une est blonde aux yeux bleus, le teint laiteux, avec des formes tout en rondeur, autant l'autre et brune aux yeux noirs, le teint olivatre, avec des formes anguleuses. Joséphine c'est la beauté classique, un rubens peut être, Myriam est boticelienne ou peut être un tableau de modigliani, je ne sais pas (dans mon imaginaire j'associe Myriam a  Salambo,  et Joséphine a une beauté campagnarde qui aurait fait les joies de l'imaginaire de sade).

Noé est ravi d'être entouré des copines de sa mère. Il est encore un peu timide mais cela ne durera pas. D'ailleurs il n'a même pas pris le temps de faire le cyprin (c'est son grand truc faire comme les poissons, creuser les joues, les lèvres en avant: un gloup gloup silencieux très imagé dans le genre je voudrais vous parler mais je ne peux pas l'émotion me submerge).

Nous prenons un verre au chiquito: Myriam et moi pastis,  Noé chocolat tiède, Joséphine coca cola light.

Fil de la discussion:

1- le week end

2- les mecs et les mecs des copines

3- Noé prend toute notre attention, les filles jouent le jeu et le petit mec est ravi

4- Noé s'endort, Myriam propose de donner le numéro de sa voyante

5- Myriam raconte ses expériences de spiritisme, j'éclate de rire, et je me dis que j'adore décidément cette fille un peu décalée. Joséphine ne pipe pas mot, ailleurs. Je voudrais pouvoir la rassurer mais je n'ai pas la force.

Joséphine part. Myriam et moi recommandons un pastis.